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Vous vous sentez mal à l’aise ? Voici à quoi ressemble la coercition sur le lieu de travail.

Par Patrick Dubuisson , le mardi, 25 octobre 2022, 19h37 - 12 minutes de lecture
Vous vous sentez mal à l'aise ? Voici à quoi ressemble la coercition sur le lieu de travail.

Même si une organisation s’efforce de créer une culture d’entreprise positive, une dynamique négative sur le lieu de travail peut se produire.

Les différences de styles de gestion et même de personnalités peuvent conduire à des abus de pouvoir. Cela peut conduire à la coercition sur le lieu de travail.

Mais qu’est-ce que la coercition ? La coercition est-elle illégale ? Et pourquoi la coercition est-elle mauvaise ?

En termes simples, la coercition consiste à forcer quelqu’un à faire quelque chose en le menaçant. C’est une tentative de contrôler le comportement d’une personne par la force ou la manipulation.

Sur le lieu de travail, la coercition peut être utilisée pour forcer les employés à se comporter d’une certaine manière ou à faire certaines choses. Il s’agit d’une dynamique malsaine sur le lieu de travail qui peut avoir de graves conséquences négatives sur le bien-être d’une personne. Et pour l’organisation dans son ensemble.

Examinons de plus près la manière d’empêcher différentes formes de coercition de se produire au travail.

Qu’est-ce que la coercition sur le lieu de travail ?

Un lieu de travail typique présente souvent une structure hiérarchique. De ce fait, les possibilités de mauvais usage ou d’abus de pouvoir sont nombreuses.

Le fait d’avoir des employés à différents niveaux avec des pouvoirs différents se prête à des problèmes potentiels.

La coercition sur le lieu de travail, également appelée intimidation sur le lieu de travail, se produit lorsqu’une personne en position d’autorité utilise son pouvoir comme levier. En tirant la couverture à elle, elle influence le comportement de ceux qui sont en son pouvoir.

Un exemple de coercition sur le lieu de travail pourrait être celui d’un nouveau (ou ancien) manager menaçant un employé de le suspendre. L’employé peut éviter la suspension s’il effectue des tâches qui ne font pas partie de sa description de poste. Il peut s’agir, par exemple, de faire des courses personnelles pour un responsable.

Il est peu probable que les personnes occupant des postes moins élevés dans la hiérarchie exercent des représailles en cas de coercition. Elles craignent de perdre leur emploi ou de recevoir des réactions négatives ou une évaluation négative de leurs performances.

7 formes de coercition

La coercition sur le lieu de travail n’est pas une situation unique.

Un comportement coercitif peut impliquer une manipulation psychologique, émotionnelle, sexuelle ou physique. En outre, toutes les formes ne sont pas faciles à reconnaître. Elles peuvent être si subtiles qu’il est difficile de les repérer.

Vous trouverez ci-dessous les types courants de coercition au travail que les employés doivent être en mesure d’identifier.

1. Physique

On parle de coercition physique lorsqu’une autorité sur le lieu de travail utilise son corps physique pour menacer ou contrôler le comportement d’un subordonné.

Cela peut prendre la forme d’un harcèlement physique, comme le fait de pousser ou de frapper. Il peut également s’agir d’une personne qui envahit votre espace personnel et vous fait sentir menacé et en danger. Une autre forme de coercition physique est l’obstruction ou le retrait de biens physiques.

2. Trompeur

La tromperie est le fait de masquer intentionnellement la vérité pour tromper quelqu’un. Cette forme de coercition peut amener une personne au pouvoir à mentir à son subordonné pour contrôler son comportement.

3. Manipulateur

La manipulation est une forme de coercition sociale qui peut se produire dans toute relation de travail. Une personne d’autorité peut manipuler les autres en utilisant des tactiques passives, agressives et sournoises.

Les autres se sentent ainsi obligés de faire ou de dire des choses contre leur gré.

4. Sexuel

En 2020, 72 % des cas d’agression sexuelle sur le lieu de travail n’ont pas été signalés.

La coercition sexuelle implique qu’une personne manipule une autre personne pour l’amener à avoir un comportement sexuel. Ce type de coercition peut prendre de nombreuses formes. Elle peut être flagrante ou plus subtile, comme l’envoi d’e-mails obscènes ou des attouchements non désirés.

5. Isolation de

La peur de l’isolement peut être une incitation puissante. Certaines figures d’autorité peuvent utiliser la solitude comme une arme pour garder le contrôle sur le comportement ou l’estime de soi d’une personne.

Séparer de force un employé des autres travailleurs pour qu’il se sente isolé ou seul est une forme de coercition au travail.

6. Humiliant

Le pouvoir social que possède un manager ou un patron peut être très convaincant pour les employés. Se moquer ouvertement de quelqu’un ou l’humilier au travail est une forme de harcèlement et les victimes peuvent se sentir faibles. Il s’agit d’une forme de comportement coercitif.

7. Gaslighting

Le Gaslighting est une forme courante d’abus émotionnel. Elle consiste à amener une personne à remettre en question la validité de ses préoccupations ou même de sa réalité en général.

Si un employé se sent victime d’intimidation au travail, il se peut que l’intimidateur en question l’éclaire avec des gaz. Il sera amené à se sentir idiot ou irrationnel, ne serait-ce que pour avoir reconnu ce comportement. Et encore moins de penser que c’est mal.

Cela permet à l’intimidateur de garder le contrôle de la situation.

Toute coercition sur le lieu de travail est-elle illégale ?

De nombreuses personnes se demandent si la coercition sur le lieu de travail est illégale. La réponse est oui. La coercition sur le lieu de travail est un délit reconnu et nécessite une action en justice.

Mais il existe des exigences spécifiques quant à ce qui constitue une coercition illégale.

La coercition sur le lieu de travail peut être complexe et difficile à prouver. En raison du pouvoir qui entoure souvent les auteurs de la coercition, ils sont généralement bien protégés lorsqu’il s’agit d’accusations et de la loi. Mais elle peut être un indicateur d’un environnement de travail hostile.

Examinons trois façons dont la coercition peut être considérée comme illégale.

1. Agression criminelle

La définition exacte de l’agression varie selon l’état et la juridiction. Mais elle peut être définie de manière générale comme le fait de mettre intentionnellement quelqu’un dans un état d’anticipation d’un dommage imminent. Cela ressemble souvent à :

  • Intimidation physique
  • Contact physique préjudiciable
  • Menaces
  • Autre comportement agressif

Une agression criminelle peut entraîner des poursuites judiciaires. Cela est vrai, que la victime de l’agression soit blessée physiquement ou non. Cette infraction illégale peut être prise tout aussi sérieusement sans violence physique.

2. Le harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel est toute activité sexuelle à laquelle une personne n’a pas consenti. Souvent, les gens le font subir à d’autres personnes ou en sont victimes sans se rendre compte de la gravité et de l’illégalité de ce délit.

Voici quelques exemples de harcèlement sexuel :

  • Raconter des blagues à caractère sexuel
  • Afficher des images sexuellement dégradantes
  • Faire des commentaires sexuels offensants
  • Faire pression sur les autres pour qu’ils s’engagent dans une activité sexuelle
  • Faire des avances sexuelles importunes, de quelque nature que ce soit

3. Discrimination illégale

La discrimination est le traitement préjudiciable d’un groupe de personnes. Elle est le plus souvent fondée sur :

  • Race
  • Sexe
  • Handicap
  • Orientation sexuelle
  • Classe
  • Religion
  • Âge

60% des employés américains ont été témoins d’une discrimination au travail fondée sur la race, l’âge, le sexe ou l’identité LGBT+.

La discrimination sur le lieu de travail peut prendre les formes suivantes :

  • Refus d’emploi
  • Inégalité salariale
  • Blagues ciblées
  • Favoritisme
  • Exclusion ou isolement par des collègues
  • Refus des possibilités de formation
  • Se voir confier des tâches irréalistes ou impossibles

5 conséquences de l’intimidation et de la coercition au travail

Les victimes de coercition au travail peuvent souffrir de nombreuses conséquences. Le stress lié à l’intimidation d’un collègue ou d’un supérieur peut avoir des répercussions sur le corps et l’esprit.

Jetons un coup d’œil à certaines répercussions de la coercition dans un environnement de travail.

1. Symptômes physiques

De nombreuses personnes développent des effets physiques indésirables lorsqu’elles sont confrontées à un stress important. Être menacé par un pouvoir coercitif est une expérience éprouvante. Certains corps peuvent réagir en développant :

  • Troubles du sommeil
  • Problèmes digestifs
  • Hypertension artérielle

2. Dépression et faible estime de soi

Le bien-être mental est facilement affecté par des situations stressantes comme le harcèlement ou l’intimidation sur le lieu de travail.

Un manque de confiance en soi peut apparaître, ainsi qu’une tendance à la dépression ou à l’anxiété. Il devient alors difficile de se concentrer. Cela empêche également d’avoir un sentiment d’appartenance au lieu de travail.

3. Atteinte à la réputation de la victime sur son lieu de travail

Parler d’une dynamique de travail toxique peut avoir un coût très élevé pour la victime. Cela peut être particulièrement vrai dans le cas de la dynamique entre un subordonné et un supérieur.

Si la victime cherche du soutien, elle peut voir sa réputation entachée, voire perdre son emploi.

4. Faible productivité

Les victimes de coercition ou d’intimidation sont susceptibles d’être distraites par leur situation et de se sentir mal à l’aise dans leur environnement de travail.

Cela les éloigne de leurs tâches professionnelles et fait baisser les niveaux de productivité. Ils peuvent passer plus de temps à s’inquiéter et à chercher du soutien dans les réseaux. Ils chercheront également des moyens de se défendre et d’éviter leur tyran.

5. Anxiété et peur de venir au travail

Personne n’a envie d’aller au travail quand il sait qu’une longue journée de manipulation et de stress extrême l’attend.

Les victimes de coercition et d’intimidation sont très susceptibles de développer une anxiété au travail. Elles cherchent souvent à éviter le plus possible le lieu de travail par crainte de mauvais traitements.

7 conseils pour prévenir la coercition sur le lieu de travail

La sensibilisation à la nature et aux conséquences de la coercition au travail est une chose. Mais prendre des mesures concrètes pour la prévenir est essentiel pour protéger les employés.

Mieux vaut prévenir que guérir. Utilisez ces conseils pour créer un environnement de travail plus sûr et plus cohérent pour vos employés.

1. Effectuer la vérification des antécédents des nouveaux employés

Prenez le temps d’effectuer une vérification approfondie des antécédents de toutes les nouvelles recrues.

Il s’agit d’une pratique courante pour de nombreuses entreprises afin de maintenir un lieu de travail sûr, de protéger la réputation et les actifs de l’entreprise et d’identifier les problèmes potentiels ou les signaux d’alarme. Les vérifications des antécédents sont facilement effectuées par un service tiers et peuvent éviter des problèmes à tout le monde en fin de compte.

2. Créer des politiques contre le harcèlement

La préparation d’un plan de mesures disciplinaires contre le harcèlement au travail est essentielle pour toute entreprise.

Assurez-vous que tous les employés comprennent l’importance de fixer des limites au travail. Ayez une politique claire et nette contre la coercition et les autres formes d’intimidation au travail. Cela vous facilitera grandement la vie lorsqu’un cas se présentera.

3. Créer une ligne de communication efficace

Les victimes de coercition sur le lieu de travail auront besoin d’un moyen accessible de communiquer leurs problèmes à leurs supérieurs. Assurez-vous qu’il existe une ligne de communication fonctionnelle entre les employés et les responsables.

4. Former les employés, les superviseurs et les gestionnaires

Il est essentiel de former tout le monde dans l’entreprise sur la façon de traiter la coercition au travail. Apprenez aux employés, aux superviseurs et aux directeurs à repérer les cas de coercition ou d’intimidation.

Ils doivent également connaître leurs droits sur le lieu de travail et savoir comment déposer un rapport officiel.

5. Encouragez chacun à signaler tout épisode de coercition.

Encouragez les employés de tous les niveaux à signaler tout cas de coercition dont ils ont été témoins ou qu’ils ont vu directement.

Les entreprises devraient organiser régulièrement des séminaires sur la coercition au travail. Cela permet de s’assurer que tout le monde comprend l’importance de signaler les brimades et les intimidations.

6. Prendre au sérieux toutes les plaintes et tous les rapports

Aucune victime de coercition sur le lieu de travail n’est susceptible de porter plainte si elle a l’impression de ne pas être prise au sérieux. Les employés doivent avoir le sentiment qu’ils peuvent apporter toute leur personnalité au travail et parler ouvertement de toute situation inconfortable.

Veillez à ce que chaque rapport d’incident, aussi petit soit-il, soit vu et entendu par les supérieurs. Faites de l’autodéfense et de la communication ouverte des valeurs fondamentales de votre entreprise. Ainsi, les victimes savent que leur voix ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd.

Lancez la conversation sur la coercition au travail

L’un des meilleurs moyens de lutter contre la coercition au travail est d’en parler. Aussi désagréables que ces situations puissent être, les éluder ne résoudra rien. Cela ne fera qu’apprendre aux membres du personnel à choisir l’évitement plutôt que l’action.

En organisant des discussions régulières sur ce problème courant sur le lieu de travail, vous contribuerez à normaliser les représailles. En retour, cela motivera les employés à chercher de l’aide lorsqu’elle est nécessaire.

Vous avez besoin d’aide pour aborder des sujets sensibles avec vos employés ?

Nos coaches vous aideront à développer les outils et les compétences dont vous avez besoin pour avoir des conversations courageuses et promouvoir un lieu de travail sain et non coercitif. De plus, vous apprendrez des façons novatrices de mettre en place ces politiques importantes pour un environnement de travail sûr.

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Patrick Dubuisson

Je suis un professionnel du recrutement, qui partage sa vie entre sa famille, son boulot, et surtout son boulot.  J'ai 42 ans, toutes mes dents, un labrador, un pavillon de banlieue dans les Yvelines, une femme, deux enfants, un break et je passe des vacances au Touquet tous les ans, quand je ne vais pas chasser l'ours au bord du lac Baïkal ou boire de la vodka avec Nicolas. J'aime la course à pied, le squash, le tennis, le mikado, la vodka et la roulette.

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