Développement professionnel

Votre guide ultime pour devenir un bon conteur d’histoire

Par Patrick Dubuisson , le mardi, 25 octobre 2022, 19h03 - 12 minutes de lecture
Votre guide ultime pour devenir un bon conteur d'histoire

Nous avons besoin d’être connectés.

La connexion humaine nous apporte tellement de bienfaits sur le plan physique, mental et émotionnel. Et s’il existe de nombreuses façons de se connecter les uns aux autres, une forme d’art se distingue : la narration.

La narration est l’une des formes d’art les plus anciennes, la plus ancienne histoire fictive connue remontant au troisième millénaire avant J.-C. Les histoires ont résisté à l’épreuve du temps. C’est à la fois un art et une science, un moyen de créer un lien profond avec une personne ou un million de personnes.

Pour devenir un bon conteur, il faut donc travailler. Et si la narration est une compétence à travailler, elle n’est pas toujours une seconde nature pour tout le monde. Certaines personnes souffrent d’anxiété sociale, un trouble dont souffrent 7,1 % des adultes aux France. D’autres, comme moi, se sentent plus à l’aise avec la narration écrite qu’avec la narration orale ou les présentations. Il existe aujourd’hui de nombreux moyens de raconter des histoires, notamment avec les médias sociaux.

Mais si l’on résume ce que signifie être un bon conteur, cela signifie que vous êtes un bon connecteur. Vous pouvez trouver quelque chose dans l’expérience humaine partagée qui résonne avec d’autres personnes. Vous faites en sorte que les gens se sentent entendus, validés et écoutés. En tant que bon conteur, vous donnez aux gens l’impression qu’ils ne sont pas seuls.

Parlons de la façon d’être un bon conteur. Dans cet article, vous découvrirez les qualités d’un bon conteur. Vous apprendrez également comment mettre vos compétences de conteur à l’épreuve. Et surtout, vous apprendrez pourquoi le storytelling est important.

Pourquoi la narration est-elle importante ?

La narration est depuis longtemps un outil permettant de favoriser le changement. C’est un art et une science de créer des liens entre les êtres humains.

La narration peut être utilisée comme un outil d’apprentissage. Certains de mes meilleurs professeurs et enseignants ont une chose en commun : ce sont de grands conteurs. En instaurant un climat de confiance avec leurs étudiants, les bons conteurs peuvent influencer, inspirer et susciter l’intérêt. La narration peut en fait aider à mieux équiper les étudiants pour qu’ils soient ouverts à l’acte d’apprendre.

La narration peut également être utilisée pour favoriser le changement de comportement. Lorsque vous êtes absorbé par une bonne histoire, vous êtes transporté. J’ai récemment lu un livre qui m’a fait pleurer (plusieurs fois), Between the Mountain and the Sky de Maggie Doyne.

Ce livre, qui raconte l’histoire d’une Française qui crée une communauté et une école dans une région rurale du Népal, illustre le bien dont la race humaine est capable. Bien que je n’aie vécu aucune des expériences partagées par l’auteur dans le livre, je pouvais les ressentir. À bien des égards, ce livre illustre le pouvoir de la narration d’apporter un changement. En tant que fondatrice d’une association à but non lucratif et directrice d’une école communautaire, Maggie Doyne a utilisé la narration comme un outil clé de collecte de fonds pour son organisation.

Mais au fond, la narration est une question de connexion. L’impact des connexions sur le bien-être émotionnel et la santé mentale est considérable. En fait, 43 % d’entre nous ne se sentent pas connectés aux autres sur le lieu de travail. Notre rapport sur la crise de la connexion montre que les personnes ayant peu de liens sociaux souffrent. Les personnes qui n’ont pas de liens solides sont plus stressées, anxieuses, dépressives et épuisées.

La connexion nous donne un sentiment d’appartenance. Grâce aux histoires, nous ressentons cette connexion inhérente au conteur, aux personnages et au cœur de l’histoire. À une époque où les gens sont de plus en plus isolés et solitaires, les contes peuvent contribuer à combler le fossé qui sépare les gens.

Que vous souhaitiez affiner vos compétences en matière de narration ou commencer à construire votre base de narration, nous pouvons vous aider. Comment devenir un bon conteur ? Allons-y.

9 conseils pour devenir un meilleur conteur d’histoires

L’art de raconter des histoires est un outil puissant. Vous pouvez maîtriser votre technique de narration pour aider à créer des liens significatifs. Préparez-vous à raconter une bonne histoire, un mot à la fois.

9 conseils pour devenir un bon conteur d’histoires

  1. Connaissez votre public
  2. Pensez à l’objectif de votre histoire
  3. Choisissez le bon moment (et le bon endroit)
  4. Utilisez une accroche pour capter l’attention de votre auditoire
  5. Soyez clair et concis
  6. Soyez personnel
  7. Soyez conscient de votre langage corporel
  8. Pratiquez souvent
  9. Demandez un retour d’information

1. Connaissez votre public

Il existe de nombreux types d’histoires que vous pouvez raconter. Et selon le public, certaines histoires seront mieux reçues que d’autres.

Il y a quelques mois, j’étais dans un club de comédie avec mon mari, ma sœur et mon beau-frère. C’était un spectacle local où trois humoristes différents sont montés sur scène.

Le premier comique était le moins expérimenté des trois. Il a mentionné au début de son spectacle qu’il ne faisait du stand-up que depuis un an environ, et qu’il allait donc « essayer des trucs » sur nous. Certaines blagues ont mieux marché que d’autres. En temps réel, il reconnaissait son succès (ou son manque de succès). Par exemple, lorsqu’une blague a fait hurler le public de rire, il a fait le commentaire suivant : « Oh, alors je devrais orienter mes blagues dans cette direction, hein ? ».

Il recevait en temps réel les réactions du public. Il prenait le pouls de ce que le public aimait, de ce qu’il n’aimait pas et de la façon dont ses histoires seraient reçues. Bien que vous ne fassiez pas de stand-up, vous voudrez employer le même genre de stratégie dans votre propre narration. Que savez-vous de votre public ? Quels indices contextuels ou informations pouvez-vous recueillir ? Comment allez-vous adapter et façonner votre histoire en fonction de votre public ?

2. Réfléchissez à l’objectif de votre histoire

Chaque histoire a une sorte de but, que vous le reconnaissiez ou non. Les meilleurs conteurs façonnent leurs histoires en ayant à l’esprit le résultat final souhaité. Pour certains, il peut s’agir de faire rire le public (comme les humoristes). Pour d’autres, il peut s’agir de contribuer à un changement de comportement. Pour d’autres encore, il s’agit d’éduquer ou de sensibiliser le public à un problème spécifique.

Considérez votre public, puis réfléchissez à votre objectif. Quel message voulez-vous faire passer à un membre du public ? En plus de capter l’attention de votre public, que voulez-vous qu’il en retire ?

3. Choisir le bon moment (et le bon endroit)

Je peux vous dire, par expérience personnelle, que chaque histoire a le bon moment et le bon endroit. Les histoires ne sont pas toujours appropriées dans le bon cadre – et les histoires doivent avoir la bonne voix.

Je suis allée à un mariage l’été dernier à Boston. Les mariés avaient demandé à leurs amis proches et aux membres de leur famille de raconter des histoires sur le couple lors du dîner de répétition et de la réception. Ils avaient trié sur le volet des personnes qui connaissaient leurs histoires personnelles, des histoires qui conviendraient à la cérémonie de mariage.

Cependant, un membre de la famille élargie s’est emparé du micro. Elle a raconté une longue histoire sur la famille de la mariée, mais n’a pas mentionné le marié. Elle a raconté l’histoire de la famille de la mariée, ses traditions, et même des histoires de son propre mariage. Soyons réalistes : c’était gênant. C’était une belle histoire, mais ce n’était ni le bon moment ni le bon endroit.

Chaque expérience de narration a un moment et un lieu appropriés. Faites appel à vos compétences en intelligence émotionnelle pour déterminer si l’histoire est adaptée au moment (et à l’endroit) où vous souhaitez la raconter.

4. Utilisez une accroche pour attirer l’attention de votre auditoire

Avez-vous déjà entendu une histoire dont vous n’aviez pas réalisé qu’il s’agissait d’une histoire ? Peut-être qu’à la moitié de l’histoire, vous vous creusez la tête pour savoir de quoi il s’agit. En écriture, on appelle cela « l’accroche » ou le « fil conducteur » de l’histoire. Qu’est-ce qui va capter l’attention de votre public ? Qu’est-ce qui va les maintenir engagés et intéressés par l’histoire ? L’histoire a-t-elle une bonne accroche ?

Réfléchissez à des façons de présenter vos informations de manière créative afin que votre public reste absorbé. En employant cette technique de narration, vous serez sûr de captiver votre public.

5. Soyez clair et concis

Je sais que je suis coupable de cela quand je raconte des histoires orales. Parfois, je m’éternise et je parle sans arrêt. J’ajoute des détails qui ne sont pas pertinents pour l’histoire que je raconte. Ou bien je pars sur une piste qui n’a pas vraiment de rapport avec l’histoire que j’essaie de raconter.

Eh bien, croyez-moi : ça ne marche pas.

Soyez aussi clair et concis que possible avec votre histoire. Essayez de vous demander quels détails sont importants pour que le lecteur ou l’auditeur les comprenne. S’ils ne sont pas essentiels à l’histoire, pourquoi les inclure ? En quoi ces détails rendent-ils l’histoire plus captivante ?

Du mieux que vous pouvez, essayez de filtrer les informations qui sont « indispensables » et celles qui sont « agréables à lire ».

6. Obtenir des informations personnelles

Les expériences personnelles ne sont que cela : elles sont personnelles. Il peut être vulnérable et parfois effrayant de partager des détails personnels sur sa propre vie.

Mais il faut savoir que les histoires vécues ont un impact. C’est un facteur important de connexion. Et en devenant personnel, vous êtes mieux placé pour atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé.

Réfléchissez à la façon dont vous pouvez intégrer des détails personnels dans votre histoire. Par exemple, je collectais des fonds pour NAMI alors que je m’entraînais pour le marathon de New York. Je me sentais vraiment passionné par cette cause, mais je ne donnais pas beaucoup de détails sur les raisons pour lesquelles je tenais à cette organisation.

Une fois que j’ai partagé mon histoire personnelle sur ma famille et ma propre expérience avec NAMI, les gens ont commencé à faire des dons sur ma page. Cela m’a aidé à partager ces éléments personnels pour atteindre mon objectif. Et cela m’a ouvert de nouveaux contacts. Les gens m’ont contacté et ont voulu partager leurs propres histoires sur la santé mentale. Tout compte fait, c’était une situation gagnant-gagnant.

7. Soyez conscient de votre langage corporel

Le langage corporel est important. Il peut envoyer des messages à votre public sur votre comportement, votre attitude et votre accessibilité.

Si vous racontez une histoire drôle avec une mine renfrognée et les bras croisés, votre public risque de ne pas savoir que c’est censé être une histoire drôle. Si vous travaillez sur vos compétences oratoires sans jamais établir de contact visuel, votre public risque de ne pas s’identifier à vous.

Essayez de faire appel à votre conscience. Quel langage corporel utilisez-vous ? Comment pouvez-vous utiliser le langage corporel à votre avantage en tant que conteur ?

8. Pratiquez souvent

Comme le dit le proverbe, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Eh bien, nous ne croyons peut-être pas à la perfection totale chez RecrutementPro. Mais nous croyons à la pratique.

Au fond, la pratique permet d’apprendre. Il s’agit de s’approcher de ses erreurs et de s’y adapter. Il s’agit d’essais et d’erreurs, de découvrir ce qui fonctionne (et ce qui ne fonctionne pas).

Donc, n’ayez pas peur de faire des erreurs. Vous pouvez toujours apprendre de vos échecs. Mais pratiquez – et pratiquez souvent.

9. Demandez un retour d’information

Ce dernier conseil est vulnérable. Vous pouvez demander des conseils ou un retour d’information à une personne de confiance.

Je me suis entraînée à parler en public avec mon coach. Je sais que je peux compter sur elle pour m’aider à affiner mes compétences en communication, y compris ma façon de présenter une histoire. Vous pouvez vous appuyer sur un mentor, un collègue, un coéquipier ou un ami.

Quel que soit votre interlocuteur, assurez-vous de demander un retour d’information à une personne de confiance. Le retour d’information est une opportunité pour nous de grandir. Et le retour d’information signifie que la personne s’intéresse à vous parce qu’elle veut vous voir réussir. Elle veut que vous ayez votre propre histoire de réussite. N’ayez pas peur de demander un retour d’information.

5 qualités d’un bon conteur

Nous avons dressé une courte liste des qualités d’un bon conteur.

  • Ils sont enthousiastes, énergiques et confiants.
  • Ils écoutent, s’engagent et interagissent avec le public.
  • Ils responsabilisent les autres
  • Ils sont vulnérables, sympathiques et authentiques
  • Elles créent des liens forts avec les autres

Commencez à créer des liens significatifs grâce au storytelling

Où que vous soyez dans votre parcours de narration, il y a toujours une possibilité de créer des liens plus forts.

Avec de solides compétences en matière de narration, vous pouvez engager et accrocher votre public. Vous pouvez contribuer à faciliter le changement de comportement. Vous pouvez être humain. Vous pouvez aussi vous connecter à d’autres humains.

Avec RecrutementPro, vous pouvez faire passer vos talents de conteur à un niveau supérieur. Le coaching virtuel peut vous aider à affiner et à perfectionner vos compétences en communication. Et ce faisant, vous vous rapprochez de la réalisation de votre plein potentiel. Commencez dès aujourd’hui.

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Patrick Dubuisson

Je suis un professionnel du recrutement, qui partage sa vie entre sa famille, son boulot, et surtout son boulot.  J'ai 42 ans, toutes mes dents, un labrador, un pavillon de banlieue dans les Yvelines, une femme, deux enfants, un break et je passe des vacances au Touquet tous les ans, quand je ne vais pas chasser l'ours au bord du lac Baïkal ou boire de la vodka avec Nicolas. J'aime la course à pied, le squash, le tennis, le mikado, la vodka et la roulette.

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