Les avantages cachés de l’autocompassion

Le rapport sur lequel votre équipe a travaillé pendant des mois est sorti aujourd’hui. Il y a une erreur flagrante sur la deuxième page – et c’est votre faute.
Votre réaction en dit long sur votre capacité à pratiquer l’autocompassion. L’erreur peut vous tourmenter, vous empêcher de dormir tard dans la nuit en vous demandant comment vous avez pu passer à côté d’un défaut aussi évident. Elle peut dominer vos pensées et vos conversations. Elle peut vous empêcher de proposer de nouvelles idées en réunion ou d’accepter les éloges pour votre travail.
Bien sûr, vous pouvez choisir une autre voie. Vous pouvez prendre une grande respiration, vous excuser pour cette erreur malheureuse et classer cette expérience comme une leçon apprise. Le vieil adage est vrai : Tout le monde fait des erreurs.
Cette réponse est motivée par un profond sentiment d’autocompassion, c’est-à-dire la mesure dans laquelle nous sommes capables de nous accepter. Kristin Neff, grande spécialiste de l’autocompassion, affirme que l’autocompassion comporte trois éléments :
- La bienveillance envers soi-même : Une chaleur et une compréhension pour nous-mêmes lorsque nous souffrons, échouons ou nous sentons inadéquats.
- Une humanité commune : La reconnaissance que la souffrance fait « partie de l’expérience humaine commune ».
- La pleine conscience : Une acceptation de nos pensées et de nos sentiments tels qu’ils arrivent.
L’autocompassion n’est pas un trait de caractère naturel et fixe ; c’est une compétence que l’on peut travailler et développer. Elle est bénéfique pour nous et pour les personnes qui nous entourent, à tel point qu’elle devrait retenir l’attention des employeurs.
Le pouvoir de l’auto-compassion
D’après nos recherches, les personnes qui ont un niveau élevé d’autocompassion bénéficient d’un grand nombre d’avantages. Elles subissent 26 % de stress en moins et 24 % d’épuisement en moins que les autres. Elles font également preuve de 33 % de plus de résilience.
Ces avantages se traduisent par un gain plus tangible – littéralement. L’aptitude à l’autocompassion se traduit par une augmentation de 4 000 dollars du salaire annuel.
L’autocompassion ne profite pas seulement aux individus ; elle contribue également au succès des équipes, surtout lorsqu’elle est observée chez un leader. D’après nos données, lorsqu’un leader a un niveau élevé d’autocompassion, ses subordonnés directs bénéficient également d’une augmentation de 2 % de cette compétence. Ces travailleurs ont également tendance à être plus attachés à leur emploi – les équipes dont le leader fait preuve d’autocompassion ont des taux d’intention de rotation plus faibles. Ces équipes sont également plus disposées à prendre des risques pour innover et trouver des solutions.
Pourquoi les organisations devraient promouvoir l’autocompassion
L’autocompassion procure toute une série d’avantages à l’individu. Elle détermine la manière dont nous recevons les commentaires, dont nous gérons le stress et dont nous nous remettons des difficultés. Mais elle rayonne également à partir d’une personne pour bénéficier à des équipes entières de personnes – en particulier lorsqu’elle provient d’un leader.
Cependant, les organisations doivent veiller à doter chacun d’entre nous de l’autocompassion. Dans une précédente recherche RecrutementPro, nous avons observé que les lacunes en matière d’autocompassion et d’empathie chez les managers et les subordonnés directs peuvent contribuer aux inégalités sur le lieu de travail. Nous avons constaté que les managers obtiennent des scores significativement plus élevés pour l’auto-compassion que les collaborateurs individuels. Cette constatation suggère que les cadres ont tendance à être plus indulgents envers eux-mêmes que leurs subordonnés directs, un état d’esprit qui peut conduire à de mauvaises pratiques de gestion telles que la réaction excessive et la microgestion.
Pour développer l’autocompassion dans leurs rangs, les employeurs peuvent introduire le coaching. Lorsque les gens ont un faible niveau d’autocompassion, ils ont tendance à utiliser le coaching pour gérer le stress et prendre soin d’eux-mêmes. Cette tendance montre que le stress est un problème majeur chez les personnes qui manquent d’auto-compassion. Selon RecrutementPro Data, une personne sur cinq qui demande un coaching sur l’autocompassion organise des séances sur ce thème.
L’autocompassion est un domaine dans lequel beaucoup de personnes ont une marge de progression, mais c’est une compétence qui a un fort potentiel de développement. Parmi les personnes qui ont un faible niveau d’auto-compassion au début du coaching, environ 75 % s’améliorent en trois ou quatre mois. Parmi ces personnes, nous constatons que leurs scores de base en matière d’autocompassion doublent presque.
Ces mesures soulignent la valeur du coaching. Le coaching aide les individus comme les managers à acquérir la conscience de soi dont ils ont besoin pour améliorer leurs points forts et remédier à leurs points faibles. Ils apprennent à améliorer la régulation des émotions, l’intelligence émotionnelle, la communication et la collaboration.
Un membre de RecrutementPro a expliqué comment son développement de l’auto-compassion avait eu un impact sur sa vie professionnelle.
« J’ai appris à être plus gentil avec moi-même, ce qui m’a vraiment aidé à gérer mes émotions. Le contrôle de mes émotions m’a aidé à gérer plus efficacement les situations stressantes. J’écoute également plus attentivement, ce qui a fait de moi un meilleur communicateur et m’a permis de développer des relations plus fortes avec mes collègues. »
Lorsque les organisations investissent dans le développement de l’auto-compassion au sein de leur personnel, elles ne donnent pas seulement à leurs employés une compétence de base pour la réussite professionnelle – elles leur donnent une compétence pour une vie réussie.