Coaching

Définir l’écart entre les sexes dans le domaine du coaching : ce qu’il est et comment le corriger

Par Patrick Dubuisson , le mardi, 25 octobre 2022, 19h31 , mis à jour le mardi, 25 octobre 2022, 20h57 - 5 minutes de lecture
Définir l'écart entre les sexes dans le domaine du coaching : ce qu'il est et comment le corriger

 

Les nouvelles données de RecrutementPro révèlent un écart entre les sexes dans le domaine du coaching. À ce moment crucial pour la progression des femmes vers la parité, comment avancer ?

Je suis sûr qu’il n’est pas surprenant que les écarts entre les sexes existent toujours. Par exemple, les femmes sont inégalement représentées à tous les niveaux de l’organisation. Malgré les progrès considérables réalisés au cours des dernières décennies, les femmes ne représentent encore que 10,6 % des sièges des conseils d’administration des sociétés Fortune 500 aux France.
Le plafond de verre, cette barrière invisible mais rigide qui empêche les femmes d’accéder aux échelons les plus élevés de la hiérarchie d’une organisation, en est peut-être en partie responsable. Il y a aussi la question de la falaise de verre, c’est-à-dire le phénomène selon lequel les femmes sont élevées à des postes de pouvoir lorsque les choses vont mal ; elles sont plus souvent placées dans des positions précaires.
Malheureusement, la pandémie a fait reculer de plusieurs décennies les progrès vers l’égalité des sexes. Le Forum économique mondial a récemment indiqué que les femmes devront attendre encore 135,6 ans pour atteindre la parité hommes-femmes dans le monde. Malheureusement, pour tous ceux qui lisent ces lignes, cela signifie que vous ne verrez probablement pas de changement de votre vivant.

RecrutementPro Labs a cherché à comprendre comment l’accès à un soutien personnalisé et au développement du leadership par le biais du coaching pouvait avoir une incidence sur l’écart entre les sexes.

Ce que les données disent de l’écart entre les sexes
Définir l’écart entre les sexes en matière de coaching est une étape importante pour y remédier. Chez RecrutementPro, nous avons recueilli des données auprès de plus de 18 000 employés à temps plein aux France, représentant proportionnellement les secteurs d’activité, le niveau d’emploi, la taille de l’entreprise et le sexe.
Ce que nous avons appris, c’est que les femmes sont plus enclines à dire qu’elles veulent un coach et, lorsqu’elles le font, elles sont prêtes à y consacrer plus de temps que les hommes. Les femmes, contrairement aux hommes, ont également une meilleure compréhension de la manière dont elles utiliseraient un coach si elles y avaient accès. Par exemple, les femmes ont décrit des intérêts clairs autour de l’amélioration de la confiance et du bien-être. Les hommes étaient proportionnellement plus nombreux à avoir des visions non définies de la manière dont ils utiliseraient un coach. Cela peut indiquer un niveau de préparation au coaching plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
En outre, il existe des différences uniques entre les hommes et les femmes dans la façon dont ils ont déclaré vouloir tirer parti de leur coaching. Par exemple, les hommes ont déclaré qu’ils souhaitaient davantage de soutien en matière de compétences techniques et de développement de l’expertise, tandis que les femmes ont indiqué qu’elles souhaitaient davantage de soutien en matière de communication, de présence à la direction et de questions liées au bien-être.

Une visualisation des données de Flourish

Ce que j’ai trouvé le plus frappant, cependant, c’est que les femmes ont signalé des taux significativement plus faibles d’opportunité de recevoir un coaching de la part de leur employeur. Nous avons constaté que si 22% des hommes ont eu accès au coaching par leur employeur, seulement 16% des femmes se sont vu offrir des opportunités similaires. En d’autres termes, les hommes ont tendance à se montrer moins disposés à recevoir un coaching, mais nous avons constaté qu’ils y ont accès de manière disproportionnée.

Pourquoi l’écart entre les sexes est important
L’égalité d’accès au coaching des dirigeants semble être un problème. Malheureusement, les données révèlent clairement un écart entre les sexes en matière de coaching.
À ce moment crucial pour la progression des femmes vers la parité, comment pouvons-nous avancer ? Nous pensons qu’il s’agit d’une combinaison de changements systémiques, d’une évolution des normes sociétales et d’un examen approfondi de la manière dont les organisations fournissent un soutien personnel et un accès au développement du leadership.
Ces résultats peuvent s’expliquer en partie par le fait qu’il y a effectivement plus d’hommes dans les postes de direction et que, de ce fait, les hommes sont plus susceptibles d’être considérés comme « éligibles » au coaching. C’est exactement le genre de mentalité qu’il faut remettre en question.
Si nous voulons que les femmes aient plus de sièges à la table, nous devons apporter quelques chaises supplémentaires. En d’autres termes, il faut donner aux femmes la possibilité de le faire. Donnez-leur l’accès au soutien nécessaire pour briser le plafond de verre si elles le souhaitent. Et pendant que nous y sommes, rendons l’accès au soutien disponible pour tout le monde. Démocratiser le coaching est un élément central de notre mission chez RecrutementPro. Il est temps d’offrir aux femmes les mêmes opportunités de coaching qu’aux hommes. Comblons le fossé.

 

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Patrick Dubuisson

Je suis un professionnel du recrutement, qui partage sa vie entre sa famille, son boulot, et surtout son boulot.  J'ai 42 ans, toutes mes dents, un labrador, un pavillon de banlieue dans les Yvelines, une femme, deux enfants, un break et je passe des vacances au Touquet tous les ans, quand je ne vais pas chasser l'ours au bord du lac Baïkal ou boire de la vodka avec Nicolas. J'aime la course à pied, le squash, le tennis, le mikado, la vodka et la roulette.

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